« Aujourd’hui, tout le monde devrait pouvoir communiquer comme il l’entend ».
« Près de douze millions de personnes en France éprouvent une gêne à communiquer dans leur vie quotidienne, parce que leur audition, leur parole, leur vue ou leur motricité sont défaillantes. Douze millions de personnes que leur handicap, grand ou petit, isole.
Pour que les technologies contribuent à mieux les intégrer et à leur faciliter la vie, France Télécom prend en compte le handicap dans la conception même de ses produits en adaptant les offres grand public aux besoins des personnes concernées, mais aussi en développant des outils et services de communication dédiés à chaque handicap.(…)
Lorsque le progrès n’oublie personne en chemin, il se montre encore plus utile pour tous.
Le futur et toutes les raisons d’y croire. »
Un manager cloua cette affiche derrière mon poste de travail, alors que j’étais sur le centre d’appels. Cette affiche était composée d’une multitude de photos représentant une personne parlant en Langue des Signes Française. J’imagine que ce manager avait voulu, par son geste, me dire que le groupe France Télécom s’occupait des personnes sourdes. (…)
Ce jour-là de printemps 2006, je m’observai sur ce plateau, dans le bruit, avec mes acouphènes hurlants, sentant mes appareils au creux de mes oreilles et je regardai cette affiche. L’antagonisme entre ma situation de travail et le tableau dressé par la campagne publicitaire était très parlant du décalage total entre le discours officiel et la réalité du terrain. C’est ce jour-là que j’ai décidé de reprendre les études.
Ma colère est devenue paroxystique. En guise de défouloir, j’ai fait un copier-coller de mon portrait sur le visage de la signeuse.